Fro
« Le budget de l’État est composé de deux types de dépenses, à savoir les dépenses ordinaires et les dépenses extraordinaires. Le premier type de dépense a un caractère récurrent alors que le deuxième se distingue par son caractère non-récurrent.
Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Finances :
- Quelle a été l’évolution des dépenses à caractère récurrent depuis l’an 2000 ? Est-il possible de catégoriser ces dépenses ? Quel a été l’évolution de leur part relative dans l’ensemble des dépenses publiques assurées par l’État luxembourgeois ?
- Quelles sont les dépenses publiques à caractère récurrent qui ont été nouvellement introduites depuis le début du siècle ?
- Quelle a été l’évolution des investissements publics depuis 2000 ? Quelle a été leur part relative dans l’ensemble des dépenses publiques ?
- Quelle a été l’évolution de la part relative des dépenses en relation avec la sécurité sociale depuis la même date ? »
Äntwert
1. Quelle a été l’évoluon des dépenses à caractère récurrent depuis l’an 2000 ? Est-il possible de catégoriser ces dépenses ? Quel a été l’évoluon de leur part relave dans l’ensemble des dépenses publiques assurées par l’État luxembourgeois ?
Pour les besoins de la réponse à la queson sous rubrique, les « dépenses récurrentes » sont définies comme les dépenses courantes de l’Administraon centrale suivant le Système européen des comptes (SEC 2010). Elles sont répares selon les catégories suivantes :
- la consommaon intermédiaire (frais de fonconnement de l’État et frais de rénovaon des infrastructures publiques),
- la rémunéraon des salariés (salaires et pensions des agents de l’État), – les subvenons à payer,
- les revenus de la propriété (principalement les intérêts de la dete publique),
- les prestaons sociales (chômage, REVIS etc.),
- les autres transferts courants (sécurité sociale, communes, secteur convenonné, Union européenne, étranger).
Depuis l’année 2000, les dépenses courantes de l’Administraon centrale ont augmenté de façon connue. Cete hausse s’explique par la croissance de l’économie luxembourgeoise et par les besoins grandissants en services publics, comme l’aide sociale ou le fonconnement des administraons. En moyenne, ces dépenses se sont accrues d’environ 6,6% chaque année jusqu’en 2025[1].
Graphique 1 : Evolution des dépenses courantes de l’Administration centrale de 2000 à 2025 en Md €

La part relave des dépenses courantes dans le total des dépenses de l’Administraon centrale a été relavement stable, oscillant entre 83% et 91% sur les 25 dernières années. En moyenne, elles représentent 87% des dépenses totales.
Graphique 2 : Evolution des dépenses courantes de l’Administration centrale de 2000 à 2025 (en % des dépenses totales)

- Quelles sont les dépenses publiques à caractère récurrent qui ont été nouvellement introduites depuis le début du siècle ?
Il n’existe pas de recueil spécifique permetant de retracer exactement l’apparion de telles dépenses à un moment donné. Toutefois, plusieurs poliques, disposifs ou instuons introduits depuis le début du siècle ont donné lieu à des dépenses publiques à caractère récurrent, notamment en maère de fonconnement, de transferts sociaux ou de subvenons. À tre d’exemple, on peut citer :
- l’introducon de l’assurance dépendance (1999),
- le développement des maisons relais (2000),
- la mise en place du Fonds Belval (2002),
- l’établissement de l’Université du Luxembourg (2003),
- la créaon de la mutualité des employeurs (2008),
- la mise en place du chèque-service accueil (2009),
- l’objecf de 1% RNB pour l’aide au développement (2009),
- la digitalisaon de l’administraon, cybersécurité (2010),
- la mise en place du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) (2015),
- le Plan naonal intégré en maère d’énergie et de climat du Luxembourg pour la période 20212030 (PNEC 2019),
- la gratuité du transport public (2020),
- la gratuité des maisons relais (2022),
- la transion énergéque et le logement abordable (2023).
- Quelle a été l’évoluon des invesssements publics depuis 2000 ? Quelle a été leur part relave dans l’ensemble des dépenses publiques ?
Les invesssements comprennent les invesssements directs et indirects ainsi que l’acquision et la cession d’acfs.
Par invesssements directs, il faut entendre les invesssements que l’Administraon centrale effectue directement, notamment dans :
- le réseau ferroviaire/tram,
- le réseau rouer,
- les infrastructures scolaires,
- les bâments de l’État, – le logement.
Les invesssements indirects sont constués par les aides financières en capital que l’Administraon centrale accorde à des intervenants ers comme les communes, les hôpitaux ou à l’étranger.
Sur la période de 2000 à 2025, les dépenses d’invesssement ont progressé plus rapidement que les dépenses courantes. La croissance annuelle moyenne des dépenses d’invesssement se chiffre à 8,3% contre 6,6% pour les dépenses courantes. A noter que les dépenses d’invesssement de l’Administraon centrale représentent en moyenne 4% du PIB.
Graphique 3 : Evolution des dépenses d’investissement de l’Administration centrale de 2000 à 2025 en Md€

Les dépenses d’invesssement correspondent en moyenne à 13% des dépenses totales de l’Administraon centrale.
Graphique 4 : Evolution des dépenses d’investissement de l’Administration centrale de 2000 à 2025 (en % des dépenses totales)

4. Quelle a été l’évoluon de la part relave des dépenses en relaon avec la sécurité sociale depuis la même date ?
Depuis 2000, la part des transferts vers la Sécurité sociale dans les dépenses totales de l’Administraon centrale a connu une légère baisse. Elle est passée de 27% en 2000 à 23% en 2025. Cete baisse relave ne reflète pas une réducon des montants alloués, mais plutôt une croissance plus rapide d’autres postes de dépenses publiques.
Graphique 5 : Evolution des transferts de l’Administration centrale à la Sécurité sociale de 2000 à 2025 (en % des dépenses totales)

[1] L’ensemble des chiffres présentés dans cette réponse se réfèrent aux chiffres des budgets exécutés respectifs, mis à part pour l’année 2025 qui représentent les chiffres du budget voté.