Plus de remboursement pour les photos dermatoscopiques ?

Dans le cadre de l'examen chez le dermatologue, il est possible de prendre des photos de zones cutanées suspectes présentant un risque de développement d'un cancer de la peau. Le député du DP Gusty Graas a appris que ces photos ne seraient plus remboursées par la CNS. Dans une question parlementaire adressée à la Ministre de la Santé, le politicien libéral souhaite notamment savoir pourquoi cette décision a été prise et combien de patients ont été remboursés pour de telles photos prises par des dermatologues au cours des cinq dernières années.

Question

« Le règlement grand-ducal du 18 décembre 2024, modifiant le règlement grand-ducal modifié du 21 décembre 1998 arrêtant la nomenclature des actes et services des médecins pris en charge par l’assurance maladie, prévoit, selon mes informations, de supprimer le remboursement par la Caisse nationale de santé (CNS) des actes associés à la photographie dermatoscopique, une technique utilisée pour le suivi des lésions cutanées à haut risque de développement d’un cancer de la peau. Depuis l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement, fixée au 1er janvier 2025, le coût de cet acte est intégralement à la charge du patient, pour un montant s’élevant à 70 euros.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale :

  • Comment le la Commission de nomenclature a-t-elle motivé sa décision de suppression du remboursement par la CNS des photographies dermatologiques précédemment couvertes dans l’ancienne nomenclature?
  • Dans le cadre de cette révision, un avis consultatif a-t-il été sollicité auprés de la Société Luxembourgeoise de Dermato-Vénéréologie ou d’autres instances médicales compétentes ? Dans l’affirmative, quelles ont été les conclusions formulées par ces organismes?
  • Madame la Ministre, peut-elle fournir le montant annuel total des remboursements effectués par la CNS pour ces actes de photographie dermatoscopique au cours des cinq dernières années ainsi que le nombre moyen de patients ayant bénéficiés de ces prestations sur la même période? »

Réponse

  1. Comment la Commission de nomenclature a-t-elle motivé sa décision de suppression du remboursement par la CNS des photographies dermatologiques précédemment couvertes dans l’ancienne nomenclature ?

Etant donné qu’un acte intitulé « photographie dermatoscopique » n’existait pas au niveau de la section 8 « Dermatologie » du chapitre 1er de la deuxième partie du tableau des actes et services du règlement grand-ducal modifié du 21 décembre 1998 arrêtant la nomenclature des actes et services des médecins pris en charge par l’assurance maladie avant les modifications visées, nous sous-entendons que la question parlementaire vise l’ancien acte 1D82 « Dermatoscopie documentée pour lésions naeviques multiples avec examen complet de l’organe peau seulement dans le cadre de naevus atypique, à partir de 14 ans, non renouvelable avant 6 mois – CAC ». Cet acte a été remplacé par l’acte CKQ12 « Examen complet du tégument par un médecin spécialiste en dermatologie, avec dermatoscopie, non renouvelable avant 6 mois – CAC ».

  • Dans le cadre de cette révision, un avis consultatif a-t-il été sollicité auprès de la Société Luxembourgeoise de Dermato-Vénéréologie ou d’autres instances médicales compétentes ? Dans l’affirmative, quelles ont été les conclusions formulées par ces organismes?

La refonte de la section 8 « Dermatologie » du chapitre 1er de la deuxième partie du tableau des actes et services du règlement grand-ducal modifié du 21 décembre 1998 arrêtant la nomenclature des actes et services des médecins pris en charge par l’assurance maladie a été adoptée après des discussions préalablement menées entre la CNS et la Société Luxembourgeoise de Dermatologie Vénérologie.

  • Madame la Ministre, peut-elle fournir le montant annuel total des remboursements effectués par la CNS pour ces actes de photographie dermatoscopique au cours des cinq dernières années ainsi que le nombre moyen de patients ayant bénéficiés de ces prestations sur la même période? »

Comme indiqué plus haut par le règlement grand-ducal du 13 décembre 2024, modifiant le règlement grand-ducal modifié du 21 décembre 1998 arrêtant la nomenclature des actes et services des médecins pris en charge par l’assurance maladie-maternité, l’acte en position 27) « Dermatoscopie documentée pour lésions naeviques multiples avec examen complet de l’organe peau seulement dans le cadre de naevus atypique, à partir de 14 ans, non renouvelable avant 6 mois – CAC 1D82 »de l’ancienne nomenclature a été remplacé par l’acte en position 4) « Examen complet du tégument par un médecin spécialiste en dermatologie, avec dermatoscopie, non renouvelable avant 6 mois – CAC CKQ12 ».La photographie dermatoscopique fait partie de ces actes qui désignent des examens dermatoscopiques complets.

Le nombre moyen d’assurés ayant bénéficié d’une prise en charge d’un examen dermatoscopique complet entre 2021 et 2024 s’établit à 17.673 assurés et le montant annuel moyen pris en charge par l’assurance maladie-maternité pour ces assurés s’établit à quelque EUR 354.900 sur la période respective. Au cours du premier trimestre 2025, 11.129 assurés ont bénéficié d’une prise en charge par l’assurance maladie-maternité du nouvel acte CKQ12 pour un montant de quelque EUR 217.300.

Souhaitez-vous une traduction en français de cette question parlementaire ?

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Plus de questions parlementaires

Charge administrative dans l’enseignement fondamental

Malgré la volonté affichée du Ministère de l’Éducation de simplifier les tâches administratives dans les écoles fondamentales, les syndicats soulignent une hausse de la bureaucratie pesant sur les enseignants. Quelle est la réalité sur le terrain, et quel rôle pourrait jouer l’intelligence artificielle dans ce contexte ? Une question parlementaire de nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino cherche des réponses.

lire plus...

Deuxième intervenant et A-EBS au cycle 1 de l’enseignement fondamental

Afin de favoriser une différenciation pédagogique plus efficace dès le début de la scolarité, le programme de coalition prévoit l’introduction progressive d’un deuxième intervenant au cycle 1. Ce renfort serait également clé dans le cadre de la généralisation du projet Alpha, notamment pour l’accompagnement à la phonétisation. Par ailleurs, le déploiement des assistants pour élèves à besoins spécifiques (A-EBS) doit soulager les enseignants spécialisés. Nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino interpellent le ministre sur l’état d’avancement concret de ces mesures.

lire plus...

Combien de personnes souffrent d’anorexie ?

Outre le surpoids, l’anorexie est également un problème dans notre société. Les députés du DP André Bauler et Gilles Baum ont notamment demandé à la Ministre de la Santé combien de patients anorexiques ont dû être hospitalisés au Luxembourg, combien de temps dure en moyenne le traitement et comment les coûts de traitement ont évolué au cours des dix dernières années.

lire plus...

Pas d’accès aux résultats biologiques dans le cadre de l’étude LëtzHBM ?

Dans le cadre de l’étude « LëtzHBM » du LNS, des échantillons biologiques et environnementaux sont collectés afin de déterminer la présence de substances chimiques dans les ménages privés. Contrairement aux échantillons environnementaux, les résultats des échantillons biologiques ne sont pas systématiquement communiqués aux participants.
Le député du DP Gérard Schockmel a demandé à la Ministre de la Santé pourquoi ces résultats ne sont pas communiqués et si cela est compatible avec la législation sur la protection des données.

lire plus...