Comment le contact avec la famille en dehors de la prison est-il maintenu ?

Les visites familiales et le temps pour le partenaire ne sont possibles en prison que dans une mesure limitée. Ceci, alors que ces relations sont un soutien important pour le détenu et contribuent à sa stabilité. Quelle est la situation au Luxembourg en ce moment ? Est-ce que la nouvelle prison a été utilisée pour créer plus d'opportunités ? Notre député Pim Knaff a demandé les détails au Ministère de la Justice.

« Ce mercredi 30 novembre 2022, le ‘Centre pénitentiaire Uerschterhaff’ est inauguré. Avec une capacité de 400 personnes, la nouvelle prison vise à remédier aux problématiques auxquels fait face l’administration pénitentiaire depuis longtemps, tels une surpopulation carcérale et une prise en charge des détenus non adaptée à l’évolution de la vie carcérale depuis la deuxième partie des années 80.

Lors d’une interview à la radio luxembourgeoise ‘RTL’ ce mercredi 30 novembre, le directeur du CPU, a affirmé que la nouvelle prison est adaptée à un régime pénitentiaire moderne, permettant un certain degré de liberté de mouvement.

Dans ce contexte se pose également la question de la dignité humaine en détention, dont fait partie, également, la possibilité d’avoir des rapports interpersonnels avec des personnes extérieures à la prison. En effet, l’Administration pénitentiaire se dit « consciente de l’importance de garder des liens familiaux ou communautaires pour favoriser l’insertion sociale du détenu » et affirme mettre en œuvre « différents moyens pour favoriser ces contacts pendant la détention ». Il s’avère qu’au niveau de la vie de couple et de la vie familiale, le médiateur a dénoncé à plusieurs reprises dans le passé des modalités et un cadre insuffisants pour les détenus. En effet, une fin des relations pourrait selon un article au journal ‘Quotidien’ de 2020 également mener à la fin du couple ou de la vie de famille, séparée par la prison. Concernant la question de visites dites « intimes », Madame la Ministre avait déjà au passé confirmé que ces visites n’étaient à présent pas possibles « en raison de l’infrastructure inadéquate » du CPL, mais qu’un aménagement des lieux était prévu suivant l’ouverture du CPU à Sanem.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Justice :

  • Est-ce que les contacts avec des personnes extérieures à la prison seront possibles au CPU et quelles sont les installations en forme et en nombre mises à disposition pour cette fin ?
  • Est-ce que des modalités sont prévues pour des visites « intimes » à l’instar des « parloirs sexuels » en Espagne ou des « Unités de vie familiale » en France ? Dans la négative, est-ce que des aménagements sont encore prévus ?
  • Dans quel cadre des visites familiales sont actuellement possibles pour les détenus au CPL ?»

Réponse

 Ad 1) et 2) 

Au centre pénitentiaire d’Uerschterhaff il est possible pour le détenu de recevoir la visite de sa famille, de ses amis ou de son avocat dans un des lieux dédiés à cet effet. 

Il y a une grande salle de visite commune comprenant douze tables. Chaque table peut accueillir le détenu et trois visiteurs externes. Les enfants ne sont pas pris en compte. Par ailleurs, un coin jeu a été mis en place pour les enfants. 

A côté de la salle de visite, 14 parloirs individuels ont été installés, dont six parloirs sont dotés d’une vitre de séparation qui sont utilisés lorsque des impératifs de sécurité l’imposent. 

En dehors de ces aménagements, il existe la possibilité pour le détenu de recevoir une visite familiale dans deux chambres spécialement aménagées pour une durée d’une à quatre heures. Ces chambres bénéficient d’un aménagement dédié à la visite des enfants. Une des deux chambres dispose également d’un équipement permettant la visite du partenaire du détenu hors présence des enfants dans des conditions décentes. Cette chambre est également équipée d’une salle de bain. 

Ad 3) 

Au centre pénitentiaire de Schrassig, les visites familiales sont actuellement organisées dans le cadre du service normal des visites. Des visites hors surveillance sont déjà possibles, mais des aménagements sont nécessaires. 

A partir de janvier 2023, le centre pénitentiaire de Schrassig disposera à son tour d’une chambre spécifiquement aménagée pour permettre des visites familiales hors surveillance, avec ou sans enfants, et ceci dans des conditions optimales. Grâce à l’ouverture du centre pénitentiaire d’Uerschterhaff, des espaces seront libérés au centre pénitentiaire de Schrassig, permettrant d’aménager des lieux de visite adaptés et décents. 

Souhaitez-vous une traduction en français de cette question parlementaire ?

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Plus de questions parlementaires

Combien de médecins travaillent dans le nord du pays ?

Dans le nord du pays, les citoyens doivent souvent parcourir de longues distances pour se rendre à une clinique ou à une maison médicale.
Les députés du DP André Bauler et Gilles Baum ont demandé à la Ministre de la Santé, entre autres, combien de médecins généralistes et spécialistes travaillent dans le nord du pays, quelle est la pyramide des âges des médecins et quand une deuxième maison médicale pourrait ouvrir dans le nord.

lire plus...

Combien de femmes sont dispensées de travailler pendant leur grossesse ?

Le droit du travail stipule que les femmes enceintes ne peuvent pas assumer certaines tâches professionnelles. La loi prévoit donc un aménagement du poste de travail ou une réaffectation à un autre poste. Si les deux ne sont pas possibles, la femme doit être dispensée du travail.
Les députées du DP Corinne Cahen et Carole Hartmann ont demandé à la Ministre de la Santé entre autres combien de femmes sont dispensées par secteur, combien de fois un recours a été introduit par l’employeur contre une dispense et sur la base de quels critères concrets les médecins du travail décident d’une dispense.

lire plus...

Le LNS et les laboratoires privés ne devraient-ils plus collaborer pour les biopsies ?

Pour lutter contre les longs délais d’attente lors de l’évaluation des biopsies, le LNS, qui détient un monopole en la matière, a pris certaines mesures.
Les députés du DP Mandy Minella et Dr Gérard Schockmel ont demandé à la Ministre de la Santé quel était l’impact de ces mesures sur les délais d’attente et s’il ne fallait pas néanmoins envisager une plus grande collaboration avec les laboratoires privés afin de réduire encore les délais.

lire plus...

Plus de remboursement pour les photos dermatoscopiques ?

Dans le cadre de l’examen chez le dermatologue, il est possible de prendre des photos de zones cutanées suspectes présentant un risque de développement d’un cancer de la peau. Le député du DP Gusty Graas a appris que ces photos ne seraient plus remboursées par la CNS. Dans une question parlementaire adressée à la Ministre de la Santé, le politicien libéral souhaite notamment savoir pourquoi cette décision a été prise et combien de patients ont été remboursés pour de telles photos prises par des dermatologues au cours des cinq dernières années.

lire plus...