Vers une prolongation de l’autorisation du glyphosate en UE?

Dans leur rapport préliminaire, les quatre États rapporteurs, qui analysent l'extension de l'autorisation du glyphosate dans l'UE, concluent qu'il n'y a aucune raison d'interdire le produit phytopharmaceutique controversé. Cependant, l'expertise de ce rapport préliminaire est remise en question de plusieurs côtés. Gusty Graas, député du DP, a demandé comment le gouvernement luxembourgeois voyait les choses et ce qu'il comptait faire pour empêcher une nouvelle autorisation du glyphosate.

« Dans leur prérapport sur la réévaluation et l’éventuelle prolongation de l’autorisation du très contesté herbicide glyphosate en l’Union européenne, dont sera décidée en décembre 2022, les quatre États rapporteurs concluent que le glyphosate ne remplirait aucun critère d’interdiction.

Cependant, des institutions comme la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (CNDASPE) de France, ont remis en cause l’expertise de ce prérapport.

La CNDASPE demande notamment que d’un côté l’indépendance des experts impliqués dans la rédaction du prérapport soit analysée, et que de l’autre côté des experts indépendants procèdent à une évaluation critique des données scientifiques retenues dans l’élaboration du prérapport.

Voilà pourquoi j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural :

  • Au vu des conclusions du prérapport, quelles mesures le Gouvernement entend-il prendre afin d’éviter une prolongation de l’autorisation du glyphosate en UE ?
  • Madame et Monsieur les Ministres sont-ils d’avis qu’il y a lieu de remettre en cause l’expertise, voire l’indépendance, des agences réglementaires des quatre États rapporteurs chargées de la rédaction du prérapport ?
  • Est-ce que le Gouvernement partage la critique de la CNDASPE que la méthodologie du prérapport serait tendancieuse, excluant notamment de nombreuses études scientifiques internationales et retenant essentiellement des études fournies par l’industrie ?
  • Le glyphosate étant interdit au Luxembourg depuis janvier 2021, quel est le bilan jusqu’à présent de cette décision ? Est-ce qu’un effet sur l’environnement naturel et la biodiversité est d’ores et déjà discernable ?
  • Quelles sont les alternatives au glyphosate les plus utilisées par les agriculteurs ? »

Réponse

Au vu des conclusions du prérapport, quelles mesures le Gouvernement entend-il prendre afin d’éviter une prolongation de l’autorisation du glyphosate en UE ?

Au niveau national les autorisations de mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate ont été retirées. Le Gouvernement luxembourgeois entend donc ne pas voter en faveur du renouvellement de l’approbation de la substance active glyphosate au niveau communautaire.

Madame et Monsieur les Ministres sont-ils d’avis qu’il y a lieu de remettre en cause l’expertise, voire l’indépendance des agences réglementaires des quatre États rapporteurs chargées de la rédaction du prérapport ?

Il ne revient pas au Gouvernement d’un Etat membre de remettre en cause l’expertise, voire l’indépendance des agences réglementaires d’un autre Etat membre.

Est-ce que le Gouvernement partage la critique de la CNDASPE que la méthodologie du prérapport serait tendancieuse, excluant notamment de nombreuses études scientifiques internationales et retenant essentiellement des études fournies par l’industrie ?

Il ne revient pas au Gouvernement d’un Etat membre de remettre en cause l’expertise, voire l’indépendance des agences réglementaires d’un autre Etat membre.

Le glyphosate étant interdit au Luxembourg depuis janvier 2021, quel est le bilan jusqu’à présent de cette décision ? Est-ce qu’un effet sur l’environnement naturel et la biodiversité est d’ores et déjà discernable ?

Le Gouvernement ne dispose pas encore de données statistiques en relation avec l’interdiction du glyphosate. Il est donc trop tôt pour établir un premier bilan.

Quelles sont les alternatives au glyphosate les plus utilisées par les agriculteurs ?

Il n’existe pas de statistiques relatives à l’utilisation d’alternatives au glyphosate. Cependant, selon les informations reçues par des agriculteurs particuliers, l’utilisation du glyphosate est substituée soit par des moyens de lutte mécanique, soit par l’utilisation d’autres substances actives.

Souhaitez-vous une traduction en français de cette question parlementaire ?

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Plus de questions parlementaires

Charge administrative dans l’enseignement fondamental

Malgré la volonté affichée du Ministère de l’Éducation de simplifier les tâches administratives dans les écoles fondamentales, les syndicats soulignent une hausse de la bureaucratie pesant sur les enseignants. Quelle est la réalité sur le terrain, et quel rôle pourrait jouer l’intelligence artificielle dans ce contexte ? Une question parlementaire de nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino cherche des réponses.

lire plus...

Deuxième intervenant et A-EBS au cycle 1 de l’enseignement fondamental

Afin de favoriser une différenciation pédagogique plus efficace dès le début de la scolarité, le programme de coalition prévoit l’introduction progressive d’un deuxième intervenant au cycle 1. Ce renfort serait également clé dans le cadre de la généralisation du projet Alpha, notamment pour l’accompagnement à la phonétisation. Par ailleurs, le déploiement des assistants pour élèves à besoins spécifiques (A-EBS) doit soulager les enseignants spécialisés. Nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino interpellent le ministre sur l’état d’avancement concret de ces mesures.

lire plus...

Combien de personnes souffrent d’anorexie ?

Outre le surpoids, l’anorexie est également un problème dans notre société. Les députés du DP André Bauler et Gilles Baum ont notamment demandé à la Ministre de la Santé combien de patients anorexiques ont dû être hospitalisés au Luxembourg, combien de temps dure en moyenne le traitement et comment les coûts de traitement ont évolué au cours des dix dernières années.

lire plus...

Pas d’accès aux résultats biologiques dans le cadre de l’étude LëtzHBM ?

Dans le cadre de l’étude « LëtzHBM » du LNS, des échantillons biologiques et environnementaux sont collectés afin de déterminer la présence de substances chimiques dans les ménages privés. Contrairement aux échantillons environnementaux, les résultats des échantillons biologiques ne sont pas systématiquement communiqués aux participants.
Le député du DP Gérard Schockmel a demandé à la Ministre de la Santé pourquoi ces résultats ne sont pas communiqués et si cela est compatible avec la législation sur la protection des données.

lire plus...