Combien d’hommes souffrent d’un cancer du sein au Luxembourg ?

Les hommes aussi peuvent être atteints d'un cancer du sein. Les députés du DP Gilles Baum, Carole Hartmann et Gusty Graas ont demandé à la ministre de la Santé combien d'hommes sont concernés au Luxembourg et si des mammographies sont effectuées chez les hommes.

Question

« En Allemagne, environ 700 hommes développent un cancer du sein chaque année. Dans la plupart des cas, le cancer du sein dépend de l’hormone sexuelle, l’œstrogène. Un taux élevé d’œstrogènes constitue donc un risque pour les hommes. Cela peut notamment être dû à un surpoids important, à des maladies du foie ou à la prise d’hormones, par exemple lors d’un changement de sexe.

Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé :

– Madame la Ministre, dispose-t-elle de chiffres concernant les hommes atteints d’un cancer du sein au Luxembourg ?

– Des mammographies sont-elles également effectuées chez les hommes au Luxembourg ? Dans l’affirmative, combien ?

– Madame la Ministre, juge-t-elle utile d’inclure les hommes présentant des facteurs de risque dans le programme national de dépistage du cancer du sein, qui s’adresse actuellement aux femmes âgées de 50 à 70 ans ? Dans la négative, pour quelles raisons ? »

Réponse

« Madame la Ministre, dispose-t-elle de chiffres concernant les hommes atteints d’un cancer du sein au Luxembourg ? »

Dans le Rapport National du Cancer 2020[1] publié par l’Institut National du Cancer (INC), le nombre exact de cas incidents de cancers du sein pour l’année 2013[2] chez l’homme au Luxembourg n’est pas précisé car il est inférieur à 5. Le cancer du sein chez l’homme est rare et représente moins de 1% de tous les cancers du sein.

« Des mammographies sont-elles également effectuées chez les hommes au Luxembourg ? Dans l’affirmative, combien ? »

Entre 2017 et 2021, 80 à 100 mammographies par an ont été réalisées chez des personnes de sexe masculin.

Suite à une demande auprès de la Caisse Nationale de Santé (CNS), les différents actes remboursés par la CNS entre 2017 et 2021 par patient assuré de genre masculin se présentent comme suit :

AnnéeCode CNS[3]Nombre d’actes par patientNombre de patients[4]
20178V51195
8V5222
20188V511101
8V5221
20198V51195
8V5223
20208V51186
8V5221
20218V51178
8V5222

Tableau 1: Nombre d’actes 8V51 / 8V52 remboursés par patient assuré de genre masculin par année.[5]

Nombre d’actes (8V51/8V52) par patient 2017-2021Nombre de patients
1421
216
35
51

Tableau 2: Nombre d’actes 8V51 / 8V52 remboursés par patient assuré de genre masculin sur la période 2017 à 2021

« Madame la Ministre, juge-t-elle utile d’inclure les hommes présentant des facteurs de risque dans le programme national de dépistage du cancer du sein, qui s’adresse actuellement aux femmes âgées de 50 à 70 ans ? Dans la négative, pour quelles raisons ? »

Un dépistage systématique, par exemple par mammographie, n’est pas justifié pour tous les hommes en raison de la rareté de la maladie. En effet un dépistage du cancer du sein adressé à tous les hommes n’aurait aucun effet sur la mortalité par cancer du sein, d’une part, et engendrerait d’autre part un nombre très élevé d’examens inutiles.[6]/[7]

Les hommes les plus à risque doivent être invités à être attentifs aux symptômes suspects qui pourraient survenir. En raison du petit volume des seins masculins, la palpation d’un nodule (souvent dur et adhérent à la peau ou au pectoral) est assez facile ; il peut également y avoir un écoulement, un eczéma chronique ou une rétraction du mamelon. Dans ce cas un avis médical doit être demandé. La mammographie et l’échographie doivent être réalisées par le radiologue sénologue en cas de clinique suspecte, avec une biopsie pour confirmation du diagnostic. En effet, des lésions bénignes sont également possibles (kyste, lipome, abcès…).

Le pronostic et les traitements sont comparables à ceux du cancer féminin et dépendent également du stade au moment du diagnostic.


[1] https://sante.public.lu/fr/publications/r/rapport-national-cancer-2020.html

[2] https://www.rnc.lu/Publications/Factsheets-épidémiologiques

[3] 8V51 – Mammographie unilatérale, toutes incidences | 8V52 – Mammographie bilatérale

[4] Les données sont issues des données de remboursement.

[5] Source: Caisse Nationale de Santé

[6] A short guide to cancer screening: increase effectiveness, maximize benefits and minimize harm (WHO int.)

[7] Screening: when is it appropriate and how can we get it right. (WHO int.)

Souhaitez-vous une traduction en français de cette question parlementaire ?

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Plus de questions parlementaires

Charge administrative dans l’enseignement fondamental

Malgré la volonté affichée du Ministère de l’Éducation de simplifier les tâches administratives dans les écoles fondamentales, les syndicats soulignent une hausse de la bureaucratie pesant sur les enseignants. Quelle est la réalité sur le terrain, et quel rôle pourrait jouer l’intelligence artificielle dans ce contexte ? Une question parlementaire de nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino cherche des réponses.

lire plus...

Deuxième intervenant et A-EBS au cycle 1 de l’enseignement fondamental

Afin de favoriser une différenciation pédagogique plus efficace dès le début de la scolarité, le programme de coalition prévoit l’introduction progressive d’un deuxième intervenant au cycle 1. Ce renfort serait également clé dans le cadre de la généralisation du projet Alpha, notamment pour l’accompagnement à la phonétisation. Par ailleurs, le déploiement des assistants pour élèves à besoins spécifiques (A-EBS) doit soulager les enseignants spécialisés. Nos députés Gilles Baum et Barbara Agostino interpellent le ministre sur l’état d’avancement concret de ces mesures.

lire plus...

Combien de personnes souffrent d’anorexie ?

Outre le surpoids, l’anorexie est également un problème dans notre société. Les députés du DP André Bauler et Gilles Baum ont notamment demandé à la Ministre de la Santé combien de patients anorexiques ont dû être hospitalisés au Luxembourg, combien de temps dure en moyenne le traitement et comment les coûts de traitement ont évolué au cours des dix dernières années.

lire plus...

Pas d’accès aux résultats biologiques dans le cadre de l’étude LëtzHBM ?

Dans le cadre de l’étude « LëtzHBM » du LNS, des échantillons biologiques et environnementaux sont collectés afin de déterminer la présence de substances chimiques dans les ménages privés. Contrairement aux échantillons environnementaux, les résultats des échantillons biologiques ne sont pas systématiquement communiqués aux participants.
Le député du DP Gérard Schockmel a demandé à la Ministre de la Santé pourquoi ces résultats ne sont pas communiqués et si cela est compatible avec la législation sur la protection des données.

lire plus...